Quand on découvre des désordres graves dans un immeuble, il ne suffit pas de constater les dégâts : encore faut-il agir dans les temps pour préserver ses droits. En matière de responsabilité décennale, les règles de prescription peuvent être piégeuses… mais la récente décision de la Cour de cassation du 7mai 2025 apporte un éclairage rassurant pour les copropriétaires.
Tout commence avec un copropriétaire qui entreprend des travaux de rénovation dans son appartement.
En avançant dans le chantier, il repère des fissures et affaissements inquiétants. L’expert mandaté confirme : ces désordres sont suffisamment graves pour justifier un arrêté de péril pris par le maire.
On parle ici de désordres de nature décennale, c’est-à-dire des malfaçons compromettant la solidité de l’ouvrage ou le rendant impropre à sa destination, couvertes par la garantie décennale prévue à l’article 1792 du Code civil.
Face à la gravité de la situation, deux acteurs s’unissent :
Ensemble, ils saisissent le juge en référé-expertise afin d’identifier précisément l’origine des désordres et les responsabilités.
Mais à l’étape suivante, seul le syndicat des copropriétaires poursuit l’action en justice au fond pour obtenir la reconnaissance de la responsabilité décennale des constructeurs.
Une fois la responsabilité décennale reconnue par la justice, le copropriétaire décide à son tour de réclamer l’indemnisation de ses préjudices personnels, liés à ses parties privatives.
Problème: les juges du fond jugent son action irrecevable, estimant qu’elle est engagée hors délai par rapport à la prescription décennale.
Le raisonnement est simple : il n’a pas été partie à la procédure principale, donc il ne peut pas bénéficier de son effet interruptif de prescription. Résultat :ses droits seraient éteints.
Saisie du litige, la 3e chambre civile de la Cour de cassation rend un arrêt important le 7 mai 2025 (pourvoi n° 23.19-324).
Elle rappelle un principe clair :
L’interruption de la prescription obtenue par le syndicat des copropriétaires profite aux copropriétaires, pour la réparation de leurs préjudices concernant leurs parties privatives, lorsqu’ils proviennent du même désordre, et même si le copropriétaire n’a pas été partie à l’instance engagée par le syndicat.
Autrement dit, le copropriétaire pouvait agir après la décision au fond, sans se voir opposer la prescription, puisque celle-ci avait déjà été interrompue par l’action du syndicat.
Cette solution renforce la protection des droits des copropriétaires en cas de désordres graves relevant de la garantie décennale.
Sans elle, un copropriétaire qui n’aurait pas été partie à l’instance principale aurait pu perdre ses droits simplement par méconnaissance des délais ou parce qu’il pensait que l’action du syndicat suffisait.
Désormais, il est clair que :
La garantie décennale est une responsabilité légale pesant sur les constructeurs (architectes, entrepreneurs, promoteurs…) pendant 10 ans à compter de la réception des travaux.
Elle couvre :
Prescription: L’action doit être engagée dans le délai de 10 ans à compter de la réception des travaux. Mais certaines causes peuvent interrompre ou suspendre ce délai, comme :
Cet arrêt illustre plusieurs points essentiels à retenir :
Le syndicat et les copropriétaires concernés ont intérêt à agir ensemble, pour éviter toute contestation sur les délais.
Même si vous n’êtes pas partie à la procédure, l’action du syndicat peut sécuriser vos droits.
L’interruption de prescription ne vaut que si vos dommages proviennent du même désordre que celui invoqué par le syndicat.
Même avec l’interruption, ne tardez pas à introduire votre demande d’indemnisation une fois la responsabilité reconnue.
La décision du 7 mai 2025 rappelle que la justice peut jouer un rôle protecteur envers les copropriétaires, en reconnaissant l’effet collectif de l’action du syndicat.
En matière de désordres de nature décennale, le délai pour agir reste un piège, mais il existe des mécanismes pour éviter la forclusion.
Encas de doute sur un délai ou une procédure, il est prudent de consulter un avocat en droit immobilier : agir tôt, c’est protéger ses droits.
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Les locataires ont plusieurs droits, notamment le droit à un logement sûr et habitable, le droit à la vie privée et le droit de ne pas être discriminé. Les lois varient selon les régions, mais en général, les propriétaires doivent respecter les termes du contrat de location et effectuer les réparations nécessaires.
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Le droit immobilier est une branche du droit qui régit les relations juridiques liées aux biens immobiliers. Cela inclut l'achat, la vente, la location et la gestion des propriétés. Les avocats spécialisés en droit immobilier aident les clients à naviguer dans les lois et règlements qui s'appliquent à ces transactions.