Mettre un logement à disposition gratuitement peut sembler un geste généreux et sans conséquence. Mais quand les années passent, les situations se figent et les litiges émergent.
Un récent arrêt de la Cour de cassation (14 mai 2025, n° 23-22.953) rappelle qu’un prêt à usage, même verbal, n’est pas éternel. Et surtout : il peut être résilié sous conditions.
Une histoire vraie, aux airs de roman judiciaire.
En 2002, un homme met un appartement à disposition d’uneamie italienne atteinte d’une grave maladie. Elle vient se faire soigner enFrance, et il veut l’aider dans cette épreuve. Aucun contrat n’est signé.L’occupation est gratuite. Pas de loyer, pas de bail. Simplement une confiancemutuelle et une situation apparemment claire pour chacun.
Mais les années passent. Et en 2025, soit 23 ans plustard, le propriétaire souhaite récupérer son bien. Il envoie une lettrerecommandée demandant à son amie de quitter les lieux. Celle-ci refuse.
Le litige est porté devant les tribunaux.
Le prêt à usage, aussi appelé commodat, est défini à l’article 1875 du Code civil :
« Le prêt à usage est un contrat par lequel l’une des parties livre une chose à l’autre pour s’en servir, à charge de la rendre après s’en être servie. »
Il est souvent gratuit, informel, et peut concerner un appartement, un local, une voiture, un meuble… Le prêt peut être écrit ou verbal, à durée déterminée ou indéterminée.
Mais attention : ce n’est pas un bail. Et cela change tout.
Face au refus de quitter les lieux, la locataire avance une défense surprenante : selon elle, le prêt était viager, c’est-à-dire qu’il devait durer jusqu’à son décès. Pour elle, le propriétaire ne pouvait donc pas y mettre fin unilatéralement.
Mais elle ne dispose d’aucune preuve écrite. Aucun élément n’atteste que les deux parties auraient convenu de ce terme à vie.
La justice va donc analyser la situation de manière factuelle.
Ce que dit la Cour de cassation
Saisie de l’affaire, la Cour de cassation confirme l’analyse des juges du fond.
Elle rappelle un principe simple mais essentiel :
En l’absence de terme convenu ou prévisible, le prêt à usage peut être résilié à tout moment par le prêteur, à condition de respecter un délai raisonnable de préavis.
Et dans ce cas précis, rien ne permettait de conclure à un prêt viager. La malade ne pouvait pas invoquer une durée de vie complète comme garantie d’occupation.
Le propriétaire était donc bien en droit de récupérer son bien, sous réserve d’un préavis de trois mois.
Cette décision est une piqûre de rappel pour tous les propriétaires qui acceptent, par générosité ou facilité, de laisser occuper gratuitement un logement.
Voici les points clés à retenir :
1. Le prêt verbal est légal, mais risqué
L’absence de contrat écrit crée de l’ambiguïté. En cas delitige, la preuve de l’accord initial repose sur des témoignages ou des indicesmatériels. Il est toujours préférable de formaliser l’accord par écrit,même sommairement.
2. Le prêt peut être résilié
Si aucun terme précis n’est prévu (date, durée ou événementdéterminant), le propriétaire peut mettre fin au prêt avec un préavisraisonnable. Celui-ci est généralement de trois mois, à compter de laréception d’une lettre recommandée avec avis de réception.
3. Le prêt à usage n’est pas un bail
Le prêt à usage ne confère aucun droit au maintien dans les lieux, contrairement à un bail d’habitation. Le bénéficiaire ne paie pas de loyer, et n’a pas les mêmes protections qu’un locataire.
Les personnes hébergées gracieusement doivent aussi prendre conscience de leur situation juridique :
Si un désaccord survient entre un propriétaire et l’occupant d’un bien prêté à usage, il est fortement conseillé de consulter un avocat spécialisé en droit immobilier. Plusieurs questions se posent :
Ce cas rappelle que la générosité initiale ne protège pas des conflits futurs. Même en l’absence d’un bail, un logement prêté verbalement reste récupérable sous certaines conditions. L’essentiel est de ne pas laisser s’enliser la situation pendant des années, et de prévoir un cadre clair dès le départ.
Pour louer un bien, vous aurez généralement besoin de fournir des documents tels qu'une pièce d'identité, des preuves de revenus, des références et un dossier de crédit. Ces documents aident le propriétaire à évaluer votre solvabilité et votre capacité à respecter les termes du bail.
En cas de litige immobilier, il est conseillé de consulter un avocat spécialisé. Ils peuvent vous aider à comprendre vos droits et obligations, et à explorer les options de résolution, telles que la médiation ou le recours aux tribunaux. Il est important d'agir rapidement pour protéger vos intérêts.
Les locataires ont plusieurs droits, notamment le droit à un logement sûr et habitable, le droit à la vie privée et le droit de ne pas être discriminé. Les lois varient selon les régions, mais en général, les propriétaires doivent respecter les termes du contrat de location et effectuer les réparations nécessaires.
Pour acheter une propriété, il est essentiel de suivre plusieurs étapes. D'abord, il faut déterminer votre budget et obtenir un financement. Ensuite, recherchez des propriétés qui répondent à vos critères. Une fois que vous avez trouvé une propriété, vous devez faire une offre, négocier les termes et, enfin, finaliser la transaction avec l'aide d'un avocat spécialisé.
Le droit immobilier est une branche du droit qui régit les relations juridiques liées aux biens immobiliers. Cela inclut l'achat, la vente, la location et la gestion des propriétés. Les avocats spécialisés en droit immobilier aident les clients à naviguer dans les lois et règlements qui s'appliquent à ces transactions.