
Cour de cassation, 3e chambre civile, 16 octobre 2025, pourvoi n° 23-19.843
Les litiges de voisinage en copropriété sont monnaie courante, surtout lorsqu’ils impliquent des locations meublées de courte durée. Mais une question procédurale importante se posait : un copropriétaire peut-il agir seul en justice contre un autre copropriétaire sans informer le syndic ?
La Cour de cassation, dans une décision rendue le 16 octobre 2025, vient apporter une réponse claire : le défaut d’information du syndic n’affecte pas la recevabilité de l’action.
En d’autres termes, le copropriétaire reste libre de saisir le juge pour défendre la jouissance de son lot, même s’il a omis d’informer le syndic, cette obligation relevant uniquement de la bonne administration interne de la copropriété.
L’affaire oppose des copropriétaires d’un immeuble d’habitation à leurs voisins du même immeuble, propriétaires d’un appartement exploité en location meublée de courte durée.
Les premiers estiment que cette activité cause des troubles anormaux de jouissance :
Ils décident donc d’assigner leurs voisins devant le tribunal judiciaire, sur le fondement du trouble anormal de voisinage, afin d’obtenir réparation de leur préjudice moral et matériel.
En première instance puis en appel, les propriétaires loueurs sont condamnés à indemniser leurs voisins.
Pour tenter d’échapper à leur condamnation, les défendeurs avancent un argument procédural :
selon eux, l’action de leurs voisins serait irrecevable, car ces derniers n’ont pas informé le syndic de la procédure, comme le prévoit l’article 15 de la loi du 10 juillet 1965.
Cet article stipule :
« Tout copropriétaire qui intente une action en justice concernant la copropriété doit en informer le syndic, sauf urgence. »
Les défendeurs en déduisent que le non-respect de cette formalité prive l’action de validité, le syndic étant censé représenter la copropriété dans les affaires la concernant.
Les juges d’appel rejettent déjà cet argument. Mais les bailleurs décident de porter l’affaire devant la Cour de cassation, espérant faire reconnaître une irrecevabilité de principe.
La 3e chambre civile de la Cour de cassation rejette leur pourvoi.
Elle affirme clairement que l’obligation d’informer le syndic ne constitue pas une condition de recevabilité de l’action.
Il s’agit simplement d’une formalité de bonne administration interne, destinée à garantir une coordination entre les copropriétaires et le syndic, sans pour autant limiter la liberté individuelle d’agir en justice.
La Cour souligne par ailleurs que la loi du 10 juillet 1965 ne prévoit aucune sanction spécifique en cas de manquement à cette obligation. Dès lors, l’absence d’information ne peut pas empêcher un copropriétaire de défendre ses droits.
Extrait essentiel de la décision :
« L’information du syndic prévue à l’article 15 de la loi du 10 juillet 1965 n’est pas une condition de recevabilité de l’action, mais une mesure de bonne administration interne à la copropriété. »
En conséquence, la Cour confirme la condamnation des bailleurs à indemniser leurs voisins victimes des troubles de jouissance.
Cette décision illustre un principe fondamental du droit de la copropriété :
chaque copropriétaire dispose d’un droit autonome d’agir en justice pour défendre sa propriété et la jouissance de son lot.
Autrement dit, il peut saisir le juge sans attendre l’aval du syndic ni celui de l’assemblée générale.
Cette liberté est d’autant plus importante dans les situations où :
Le syndic doit être informé, certes, mais son absence d’information ne paralyse pas l’action.
Cette clarification évite toute instrumentalisation de la procédure par des voisins de mauvaise foi cherchant à retarder ou invalider une action légitime.
Pour les copropriétaires plaignants
Pour les bailleurs et propriétaires loueurs
Pour les syndics
L’absence d’information ne bloque pas la justice, mais un syndic proactif peut faciliter la résolution des litiges en accompagnant les copropriétaires et en faisant respecter le règlement de copropriété.
La Cour de cassation confirme ici une orientation déjà amorcée par plusieurs décisions précédentes :
le formalisme de la loi du 10 juillet 1965 ne saurait être interprété de manière à restreindre l’accès au juge.
Cette approche pragmatique protège le droit fondamental de tout justiciable à agir pour défendre ses intérêts, sans être freiné par des obligations procédurales purement internes.
Chez Adonis Avocats, nous accompagnons syndics, copropriétaires et bailleurs dans la gestion et la résolution des litiges de voisinage ou de copropriété. 
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